Subscribe:

Ads 468x60px

Solution contre l'obésité

Un vaccin pour prévenir l'obésité
L'obésité représente un véritable problème de santé publique dans nos sociétés modernes. Des chercheurs viennent donc de proposer une alternative aux méthodes connues de lutte contre le surpoids (nutrition, médicaments, chirurgie) : le vaccin anti-obésité.

L'obésité sera surement un des fléaux de santé publique majeur de ce siècle. C'est pourquoi un vaccin pour prévenir l'obésité suscite de nombreux espoirs. Une étude publiée dans le Journal of Animal Science and Biotechnology montre qu'un tel vaccin, d'ores et déjà efficace chez des souris, vient d'être mis au point.

Afin de réaliser leurs travaux, l'équipe américaine du chercheur Keith Haffer, président de la société BraaschBiotech du Dakota du Sud, s'est basée sur l'observation suivante : l'hormone de croissance ainsi que la protéine IGF-1 accélèrent la consommation de calories et donc la perte de poids. Mais leur action est inhibée par l'hormone "somatostatine". Les scientifiques ont donc injecté aux souris une forme modifiée de cette hormone. Ils ont ainsi stimulé la production d'anticorps par l'organisme des souris. Le système des souris est devenu résistant à l'action de la somatostatine, autorisant ainsi l'hormone de croissance et la protéine IGF-1 à agir sur le métabolisme.

20 souris ont subi un régime alimentaire très riche en calories afin de devenir obèses. 10 d'entre elles ont alors reçu le vaccin , tandis que les 10 autres ont reçu une injection placebo (solution saline). 22 jours plus tard, une deuxième injection (vaccin ou placebo selon les groupes) a été réalisée en plus petite quantité pour chaque souris. A partir de la première injection, les souris ont continué a mangé de manière riche en graisse pendant 6 semaines.
Un vaccin efficace

4 jours après la première injection, les souris vaccinées présentaient des anticorps contre la somatostatine et avaient déjà perdu de 12% à 13% de leur masse corporelle. Au même moment, le poids des rongeurs du groupe placebo n'avaient pas changé. Après la deuxième injection, les souris vaccinées avaient encore perdu autour de 2% de poids. A J+32, les rongeurs ayant reçu le vaccin avaient retrouvé leur poids initial alors que celles du groupe placebo avaient pris 4 grammes (sachant que le poids moyen d'une souris tourne autour de quelques dizaines de grammes). Au bout des 6 semaines, les souris vaccinées possédaient toujours des anticorps alors que leur taux d'hormone de croissance restait normal. Elles commençaient à reprendre du poids mais 2 à 3 fois plus lentement que les animaux ayant reçu un placebo. La différence de poids tournait aux alentours de 3,5 grammes et était donc toujours significative par rapport aux rongeurs placebo. Les résultats ont été probants, en utilisant deux versions différentes du vaccin, le JH17 et le JH18.
Keith Haffer explique : "Cette étude montre qu'il est possible de traiter l'obésité par la vaccination. De plus amples recherches sont nécessaires pour étudier les effets à long terme de ce vaccin mais cela permettrait aux professionnels de santé de disposer d'une méthode non chirurgicale et non médicamenteuse contre l'épidémie de surpoids." En effet, l'agence sanitaire américaine a récemment autorisé la mise sur le marché du Lorcaserin, un des rares traitements contre l'obésité. Et en France, il n'existe quasiment aucun médicament anti-surpoids autorisés et la chirurgie bariatrique reste réservée aux obésités massives. L'essentielle de la prise en charge des patients consiste en un accompagnement nutritionnel et une incitation à l'activité physique à vie.

"Toute recherche sur l'obésité est intéressante"

Malgré les espoirs que permettent l'étude de l'équipe de Keith Haffer, certains experts restent sur leur garde. Le professeur Sébastien Czernikow, chef du service de nutrition à l'hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt, notamment, déclare : "Sur le plan de l'efficacité du traitement, l'étude met en avant une différence de seulement quelques grammes entre les souris vaccinées et le groupe placebo : est-ce suffisant au regard de la marge d'erreur possible? Par ailleurs, ces recherches ne mentionnent pas de mesure de la glycémie (taux de sucre dans le sang) chez les souris traitées. Or, on sait que l'hormone de croissance peut la faire augmenter, avec un risque de diabète potentiel. Enfin, et c'est le principal, les souris traitées ont quand même gagné du poids in fine, même si c'est en proportion moindre." Mais Czernikow ne rejette pas totalement l'étude. Pour lui : "Toute recherche sur l'obésité est intéressante dans la mesure où nous disposons à l'heure actuelle de très peu de moyens thérapeutiques pour lutter contre cette maladie chronique qu'est l'obésité."

D'ailleurs, une autre étude, reprise par le Telegraph, a montré que des doses plus faibles du vaccin restaient efficaces. Après les rongeurs utilisés par nos chercheurs, ce sont des chiens et des cochons obèses qui vont être testés par le vaccin. Puis, en dernier lieu, des hommes obèses volontaires subiront le traitement également. Le vaccin mis en place chez les souris contenaient d'ailleurs déjà des adjuvants compatibles avec une utilisation chez l'homme. Pour ce dernier, des rappels fréquents du vaccin seraient nécessaires puisque la durée de vie des anticorps paraît relativement courte. De plus, selon Keith Haffer : "Des études supplémentaires sont nécessaires pour découvrir les implications à long terme de ces vaccins." La suite des recherches va donc impliquer des études sur le maintien durable de l'effet du vaccin et l'absence d'effets secondaires graves.




source maxisciences

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire